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NICOLETTA : L’ESSENTIEL  express


Comme l’écrivait Christian Eudeline dans « L’encyclopédie de la chanson française (éditions Hors Collection), l’atout premier de Nicoletta est sa voix, profonde, bluesy, puissante, énorme, qui se joue des octaves et des oreilles blasées.

En 1966, sur son premier 45 tours, elle reprend « L’homme a la moto », classique des pionniers du rock Jerry Leiber et Mike Stoller (créé en 1955 par les Cheers sous le titre « Black Denim Trousers And Motorcycle Boots » puis en français par Edith Piaf ).

Un an plus tard, sa carrière démarre de façon fulgurante avec des titres tels que « La Musique » (« Angelica » de Barry Mann et Cynthia Weil), « Pour oublier qu’on s’est aimé » (face « A » du tout premier 45 tours du regretté Nino Ferrer, en 1963, qui n’avait rencontré aucun succès à l’époque mais qu’une interprète aussi prodigieuse avait évidemment repéré !) ou encore « Il est mort le soleil » sur des paroles de Pierre Delanoë, une chanson qui fera le tour du monde lorsqu’elle sera reprise quelques mois plus tard par Ray Charles (qui sait reconnaître une « soul sister » quand il en croise une ! ) sous le titre « The Sun Died ». Toujours en 1967, elle crée « Les orgues d’antan », version française de « Whiter Shade Of Pale », tube planétaire et slow éternel du groupe anglais Procol Harum, ou encore « I Put A Spell on You », classique du blues vaudou signé Screamin Jay Hawkins, redécouvert à la même époque par Alan Price, organiste original des Animals (« Ca devait arriver », paroles françaises de Guy Marchand).

L’arrivée fracassante de Nicoletta, à la même époque que Michel Polnareff ou Jacques Dutronc, dans des genres bien différents, sonne le glas des yé-yé et marque également le grand retour des chanteuses à voix, cette voix tellement sensuelle qui a inspiré à Charles Aznavour ce joli poème : « Elle a la voix des mots et du cœur, des angoisses du corps. La voix de la véhémence du bonheur cherché, perdu et parfois rencontré. La voix qui appelle à l’amour, à l’acte amoureux. Elle est le réalisme de sa génération. »

Ma vie c’est un manège


De fait, Nicoletta ne se contente pas en 1968 d’asseoir sa notoriété tant en France qu’à l’étranger : surnommée par la presse « l’Idole des idoles », elle part en tournée avec Johnny Hallyday tout en travaillant étroitement avec Eddie Barclay et Léo Missir (avec qui elle a écrit « Vivre pour l’amour ») tandis que le fidèle Jean Bouchéty signe l’orchestration de « Il ne me restera rien », adaptation de « Fly Me To The Moon », énorme standard américain.

En 1969, on la retrouve sur la bande-son du film « Jeff » avec un air à succès signé François de Roubaix, alors que trois de ses morceaux mettent à nouveau le public à ses pieds : « Quand on a que l’amour » (de Jacques Brel, bien sûr), « Où es-tu passé mon Saint-Germain-des-Prés ? (paroles de Ann Grégory, musique de Michel Legrand et Eddie Barclay) et « Ma vie c’est un manège ».

1970 est l’année des voyages : elle présente la France au gala de Midem avec trois chansons puis participe au Festival de la chanson de San Remo et donne une série de récitals au Canada et en Amérique du Sud, tout en tournant son premier grand rôle au cinéma dans « Un aller simple » de José Giovanni.

En 1971 avec le groupe rock français Zoo (qui, la même année, collabore avec Léo Ferré sur « Le chien » et l’album « La solitude ») Nicoletta enregistre l’album culte « Visage » qui comporte entre autres « Dieu est nègre » (du grand Léo, justement), « La promeneuse » composée spécialement pour elle par Julien Clerc ou encore sa très belle interprétation de « La solitude, ça n’existe pas » de Gilbert Bécaud. Mais c’est évidemment le superbe « Mamy Blue » qui pulvérise les records des ventes.                                                                                                                                                                                                     

Les volets clos


L’album « Nicoletta 73 », avec sa célèbre pochette dessinée par Patrick Loiseau, nous dresse le résumé d’une année décidément chargée. On y trouve « Les volets clos » signée Rémo Forlani / Paul Misraki pour le film éponyme de Jean Claude Brialy. Ce dernier écrit à son sujet « Nicoletta fanal dans la nuit, chante avec son corps, généreuse et directe elle jette sa voix brisée au vent qui souvent l’emporte, la déchire, l’étouffe ou la grandit et se plante toujours dans le cœur de ceux qui croient à l’amour ».

« Fio Maravilla », une chanson rapportée du Brésil (paroles françaises par Boris Bergman, futur parolier de Bashung) se hisse également au sommet des ventes avec de multiples disques d’or. A la fin de cette même année, Nicoletta enregistre « Enfants venez chanter l’espoir » dont elle signe les paroles. La chanson sera sacré Grand Prix de l’Académie Charles Cros.

Noël 1974, peu après avoir interprété en français la chanson du film « Papillon » elle enregistre son premier gospel. Elle chantera la splendide version de « Glory Alleluia » pour une messe de minuit organisée par RTL.

Elle enflamme l’Olympia en 1975 : trois semaines de triomphe qui annonce le prochain opus «  Sur les bords de la tendresse ».

Quelques mois plus tard, sa très belle version de « A quoi sert de vivre libre » ( « I Can’t Give You Anything But My Love » ) précède la parution de son album 1976, « Amour violet », composé par son nouveau directeur musical Daniel Carlet, qui signe également « Broadway », un an plus tard.

Quarante ans de Passion


Après quelques années consacrées à la vie de famille, Nicoletta crée la surprise en 1983. Elle interprète avec Bernard Lavilliers un duo sur le titre « Idées noires » ; un couple surprenant qui fait dire à un critique inspiré « La voix de Nicoletta, superbe et déclinante, marque les angoisses d’un Lavilliers au bord du précipice ». Le single se vend à un million et demi d’exemplaires.


On la voit ensuite interpréter Bertolt Brecht et Kurt Weill (« Grandeur et décadence de Mahagony », 1987), chante « Mamy Blue » à Pékin devant des dizaines de milliers de spectateurs (1988) puis elle chausse les ballerines d’Esméralda dans la comédie musicale « Quasimodo », sur des musiques de William Sheller (1989). Ce dernier deviendra le complice de l’album « J’attends, j’apprends » en 1995, l’espace d’une chanson, avant de lui consacrer, comme promis, un album complet, joliment intitulé « Connivences » dont il assure l’écriture, la composition et la production en 1998.


Entre temps, Nicoletta a réalisé un rêve de toujours : tourner à travers la France avec une troupe de choristes pour un spectacle entièrement dédié au grand art du Gospel. Une tournée colossale (déjà 2 millions de spectateurs) qui donne lieu, en 1997, à un très bel album live.

Avec son nouveau spectacle au Casino de Paris (1999) et sa tournée Européenne (2001/2002), la grande Nicoletta, dont Bernard Buffet a dit qu’elle est un « mélange de tendresse et de révolte qui représente  la grande Tradition de la Chanson française », fête magnifiquement ses « Trente ans de passion ».


2001/2005 - L’un de ses plus grands titres « La Musique » inspire et marque profondément « Star Académy », qui a connu le succès médiatique que l’on sait. Nicoletta poursuit ses tournées qui se jouent à guichets fermés et prépare son nouvel album jazzy pour 2007 « Le Rendez-vous ». Manu Chao et Bernard Lavilliers seront les auteurs de ce CD, devenu un classique du jazz.

2008 - Parution de son livre mémoires/souvenirs « La Maison d’en Face » chez Florent Massot qui se classe rapidement comme best seller parmi les biographies.

En 2009/2011, Nicoletta fêtera ses quarante ans de scène à travers plusieurs salles et concerts en France et en Europe. Cette tournée fait l’objet aujourd’hui d’un magnifique double live et DVD triple disque d’or.

Mars 2013, sorti du nouvel album studio de Nicoletta, produit par le réalisateur de Joey Starr, avec qui elle vient de créer un magnifique duo – L’une des chansons françaises la plus médiatisée de l’année 2012. 2014/2015/2016, 2017 Nicoletta sera en tournée avec son nouveau spectacle, présenté à guichets fermés au Bataclan de Paris, mais aussi avec son concept Gospel devenu un classique des Centres Culturels.

Fin 2017 elle tournera pour France 2 le film « Les Ombres du passé » avec Samuel Le Bihan, diffusé à la rentrée 2018, et qui battra un record d’audience en se plaçant devant toutes les chaines de télévision.


Cinquante ans de Scène


Mi 2018 et 2019, Nicoletta sera sur scène autour d’une grande tournée anniversaire « Ses Acoustiques Gospel » qui a déjà rassemblé en 2019 plus de soixante mille spectateurs. En février 2021, Nicoletta fêtera sur scène ses cinquante années de Scène à travers l’Europe et au Lido de Paris avec son tout nouveau spectacle et présentera un magnifique  livre anniversaire aux Editions du Cherche Midi.